Psychanalyste, le personnage

Bien sûr, il n'y a pas de raison particulière à ce que le psychanalyste soit un personnage particulier, un stéréotype. Ils ne portent pas tous la barbe sous des lunettes rondes cerclées. Ils ne font même pas tous des mauvais jeux de mots en série.
Pour preuve, trois d'entre eux, un dont l'auteur a voulu qu'il passe, qu'il s'efface même un peu au fil de quelques chapitres dans un livre qui, surtout, fait la part belle à ses patients. Une jolie galerie de portraits de gens en recherche, autour d'un analyste qui ponctue le texte de chacun. Le Psychanalyste, de Leslie Kaplan.

Un apprenti analyste absolument improbable, chinois féru de français, de Freud et de Lacan. L'analyse pour épée, il se fait prince et affronte le dragon pour une belle prisonnière, en Chine. Peut-être Lacan se trompait-il à penser que la psychanalyse ne pouvait rien pour les peuples aux idéogrammes? Le Complexe de Di, de Dai Sijie.

Et enfin, à tout seigneur tout honneur, un hommage à l'autre père de la psychanalyse et à celui par qui la morale s'est trouvée dépassée, quand Breuer et Nietzsche se rencontrent autour de Lou Salomé et de Anna O. Freud y a sa place aussi, en jeune homme fougueux que les techniques de Breuer fascinent. Et Nietzsche a pleuré, de Irvin Yalom.