Sarkozy, président, Sarkozy, un patient?

Peut-être n'avez-vous pas lu, mais vous avez aperçu, chez votre marchand de journaux, la couverture du "Point" du 29 mai. Une de ces couvertures qui, dit-on, multiplient par 2 les ventes: une photo de Nicolas Sarkozy. Et un titre que nous ne pouvions éviter ici: "Sarkozy et les psys".

Ca jette une lumière particulière sur des messages qui ont précédé: la loi défaille et capitaliste!

On y retrouve tout un aréopage de commentateurs, ceux qui interprètent, comme notre Grimbert de "Un secret", ceux qui n'interprètent pas, ceux qui interprètent le fait d'interpréter. En psychanalyse, sur chaque sujet on pourrait fonder des clivages et des écoles...
Il y a Grimbert pour qui Nicolas Sarkozy reste un adolescent tout puissant qui ne peut incarner le père, rejoignant Alain Braconnier qui fait du président un être pulsionnel. Dans une société qui s'infantilise, sous le règne des contrats que l'on rompt, où l'on veut jouir tout de suite à un rythme effréné, Nicolas Sarkozy est emblématique pour Sophie Marinopoulos, quand il n'est pas celui qui dévoile ce qu'on n'aime pas voir en nous pour Pierre Lembeye.
Terrible portrait que nous fait Serge Hefez, de ses nouveaux patients, des sarkozés obsessionnels. Normal, on manipule ici les grands mythes: le Graal qu'on cherche toujours, même après l'avoir trouvé (Jean-Pierre Winter), le sacré de la présidence de la République (Ali Magoudi), ou Mickey (Serge Tisseron). Le présent d'une illusion, quoi.
Certes, pour Roland Gori et Jacques Sédat, c'est un peu n'importe quoi d'analyser comme ça. C'est seulement sur un divan que ça se passe. Interpréter à la sauvage, c'est se mettre dans une illusion de cette toute puissance que l'on impute aux autres. Il n'y a que de Sarkozy que la vérité peut émerger.
Allez, faites votre choix.

La Sarkose obsessionnelle
Ces fous qui nous gouvernent
Sarkozy, un président chez le psy
Sarkolangue
Sarkozy. Corps et âme d'un président
Psychanalyse d'un président

Voilà, c'est fait, mais n'attendez pas trop souvent ce genre d'articles.

Comments

[PdB]

Il faut bien répondre tout de même aussi, on ne va pas rester là comme des abrutis,non ? quant à se décommander, je ne suis pas d'accord : le suffrage est universel, sans doute, mais ça n'empêche pas de se constituer en personne : regarde la garde des sceaux cet après midi, est-ce qu'elle se décommande, comme tu dis ? Non, elle attaque, mord et assène... On a beau dire, même si nous voulions nous décommander, les autres se permettraient de nous faire rendre gorge, tu vois, alors ne pas reculer, rester vigilant et assumer aussi ce à quoi on croit... ensemble évidemment !
:-))

[O LH]

On peut toujours se décommander.

[O LH]

Certes, mais c'est le sujet qui commande aussi. Commandant en chef, du moment qu'on en parle... Quant à ceux qui répondent, on se demande aussi pourquoi ils cessent de supposer pour savoir: la demande et la commande, c'est tout de même différent.

[PdB]

cher liblogueur, il faut (sans doute) sacrifier à ces atermoiements actuels, je suppose, mais une analyse est un objet qui s'élabore de l'un à l'autre : je crains que les conditions de production de ces ouvrages ne soient un peu trop dans la manière actuelle, c'est-à-dire des commandes... (j'ai lu quelque part que 80% de la production de livres ressortait de la commande...) .
A cette aune, oui, il y en a d'autres : en lecture libre ici :
http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=59

un texte aussi sur l'inconscient du cossard aux petits pieds (son patronyme, qu'il se le garde)
En même temps, on comprend qu'il tente de se départir de la "jouissance sans entrave" préconisée par ceux qu'il ne peut même entrevoir, mais qui le conçoivent comme une émanation de cette droite pure et dure en filiation avec celle des mussolini, franco et autre salazar ou pinochet : nous en avons connaissance cependant, et nous ne resterons pas inertes.
Enfin je crois, j'en suis sûr